Gustavia
De et avec
Mathilde Monnier et La Ribot
sa. 04 décembre 2021, 18h15
A L’Heure bleue
Imaginez une femme, une femme atomique, végétale, communiste, une femme qui serait toutes les femmes et LA femme à la fois. Voilà l’exercice de style corporel et verbal auquel s’adonnent Mathilde Monnier et La Ribot. Tour à tour lamento et numéro de duettistes, Gustavia met en scène deux artistes performeuses à cheval entre le tabouret de cabaret et la piste de cirque. Chaussées de talons aiguilles, les « fausses jumelles » disent et dansent le féminin comme une hydre bicéphale. Leur univers empreint d’élégance parfois absurde tient autant du clown triste de Buster Keaton que des effeuilleuses du nouveau burlesque, qui permet aux minorités sociales de s’emparer du vocabulaire érotique pour affirmer leur puissance. Slapstick, comique de répétition, parades nuptiales et ébauche de strip-tease, cette création subversive détourne les codes des arts vivants et dépeint l’artiste comme un être qui n’en finit pas de mourir, en miroir prémonitoire des chaos qui menacent aujourd’hui la culture. Aussi drôle que tragique, Gustavia se lit autant comme une pièce du deuil que comme un feu d’artifice sur la sexualité, la vie et la féminité.
Née à Madrid, La Ribot est une danseuse, performeuse et chorégraphe dont la compagnie est basée à Genève. Sa démarche artistique emprunte des éléments au théâtre, aux arts visuels et au cinéma. Formée auprès de Rosella Hightower à Cannes, elle fonde le groupe Bocanada Danza (1986-1989) avant d’entamer une carrière en solo. Son travail de portée internationale a été honoré par le Ministère espagnol de la culture. Le Grand Prix suisse de danse lui est décerné en 2019, ainsi qu’un Lion d’or pour sa carrière à la Biennale de Venise 2020.
Figure phare de la danse contemporaine française distinguée par le Prix du Ministère de la culture et le Grand Prix SACD, Mathilde Monnier est à l’origine d’une quarantaine de chorégraphies qui ont été présentées dans le monde entier. En France, elle dirige pendant vingt ans le Centre chorégraphique de Montpellier Languedoc-Roussillon, puis le Centre national de la danse (CN D) de 2014 à 2019. Avec leur spectacle « Please Please Please », créé avec Tiago Rodrigues, ces deux artistes étaient à l’affiche 2020 du TPR.
Durée
1h
De et avec
Mathilde Monnier, La Ribot
Lumière
Éric Wurtz
Réalisation sonore
Olivier Renouf
Collaboration scénique
Annie Tolleter
Costumes
Maïly Leung Cheng Soo, Nicky Rieti
Assistanat costumes
Laurence Alquier
Production
Festival Montpellier Danse 08, Les spectacles vivants — Centre Pompidou, Festival d’automne — Théâtre de la ville — Paris, Centre de développement chorégraphique de Toulouse Midi-Pyrénées, Culturgest — Lisbonne, La Comédie de Genève, Mercat de les flors – Barcelone, La Ribot – Genève, Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon
Soutiens
Pro Helvetia — Fondation suisse pour la culture, République et Canton de Genève, Ville de Genève
En coaccueil avec ADN – Danse Neuchâtel
In love with Mathilde
On l’aime pour la liberté qu’elle nous inspire. Ses pas dans le monde de la danse semblent toujours défricher des contrées inédites. Elle incarne l’idée que l’art est l’espace privilégié des expériences qui nous transforment. Un spectacle guidé par son amour pour PJ Harvey (« Publique »), un pas de deux avec l’auteure Christine Angot (« La Place du singe »), un ballet rock avec Philippe Catherine (« 2008 vallée »), un duo burlesque décalé avec La Ribot (« Gustavia »), une prise de parole dans « Please Please Please » sur un texte de Tiago Rodrigues, Mathilde Monnier nous donne rendez-vous au-delà de nos propres frontières intimes. Sans fracas. Mais avec une audace contagieuse. Incarnant à merveille cet art de vivre libre dont nous avons tant besoin, le TPR lui ouvre grandes les portes du théâtre durant la saison 21-22 : une résidence de création en septembre puis avec « Gustavia » en décembre et « Records » en avril. Grâce à notre partenaire ABC – cinéma et le projet Big bounce, Mathilde Monnier nous entrainera encore dans d’autres périples.