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Théâtre populaire romand
La Chaux-de-Fonds
Centre neuchâtelois des arts vivants

Dodo ya Momo do

Soukaina Habiballah

ma. 16 mai 2023, 20h15

A Club 44

En collaboration avec le Club 44, le Centre de culture ABC et le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds

Soukaina Habiballah entrelace, dans «Dodo ya Momo do», les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille. Dans sa lecture, Soukaina Habiballah, parfaitement bilingue, entrelace les versions arabe et française du cycle de poèmes : comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle grâce à l’exceptionnelle douceur et la saisissante présence de sa voix. L’artiste sonore Zouheir Atbane crée pour cette lecture un environnement sonore à partir d’enregistrements de berceuses marocaines immémoriales que Soukaina Habiballah a enregistré auprès de très vieilles femmes marocaines (en plusieurs langues parlées au Maroc : amazigh, darija, sahraoui…)

Co-organisé avec l’ABC et le Club 44, ce mini-festival «Shaeirat» (poétesses) propose des courts spectacles poétiques arabe-français. À l’affiche, quatre femmes puissantes pour dire le Moyen-Orient d’aujourd’hui, entre passé colonial, fantôme de la guerre et perspectives de demain. «Mishwâr» (Lulu Rafat, Palestine) nous invite à partager les histoires qui forment l’expérience universelle et à déconstruire nos perceptions du monde. «Dodo ya Momo do» (Soukaina Habiballah, Maroc) fait s’entrecroiser les langues et les voix d’une grand-mère et de sa petite fille face à l’absence d’une mère. «Celle qui habitait la maison avant moi» (Rasha Omran, Syrie) dépeint le quotidien d’une femme dans un appartement hanté par son ancienne locataire. «À la saison des abricots» (Carol Sansour, Palestine) revient sur une histoire de vie toute entière, entre enfance, maternité et désirs inassouvis. 

Avec la complicité d’Henri Jules Julien, «Shaeirat» fait entendre et voir une poésie à l’écart des représentations occidentales, inscrites dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières.

Réserver

Soukaina Habiballah est une poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteur de quatre recueils de poésie, d’un roman, La Caserne (2016), et d’un deuxième roman à paraître. Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage Who Left the Door Open ? Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC. Ses poèmes ont été traduits en français, en anglais, en allemand et en espagnol.

Henri Jules Julien, ingénieur chimiste de formation, a choisi de vivre dans les «mondes arabes» refusant de considérer cette partie du globe dans une vision unique, propre à l’Occident où il produit, traduit et créé aussi des fictions radiophoniques. Il réside aujourd’hui à Casablanca.

Durée
1h
Lecture bilingue (auto-traduction)
Avec
Soukaina Habiballah (poèmes en arabe et en français), Zouheir Atbane (son)
Regard extérieur
Henri Jules Julien